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სოლომონ ზალდასტანიშვილის მოგონებიდან 1924 წლის აგვისტოს აჯანყების დამარცხების მთავარი მიზეზები
d'après SOLOMON
ZALDASTANICHVILI |
Les raisons principales de l’échec de l’insurrection d’août 1924 (article paru dans le n°8 d’octobre 1930 du journal Samchoblo)Traduction : Othar Pataridze Six ans déjà et c’est à peine si l’on parle de l’Insurrection de 1924. Le Colonel Tsagouria dans le journal Mkhedari et K.Kavtaradzè ont tous deux porté un regard critique sur cet événement. Malheureusement, leurs éclaircissements donnés aux causes de la défaite ne sont pas justes. Cela s’explique par le fait que ni K.Kavtaradzè, ni le Colonel Tsagouria ne se sont renseignés sur les travaux préparatoires de l’Insurrection, leurs conclusions se basant sur des raisonnements et des discussions erronés. C’est pourquoi, très impliqué par le côté technique de cette insurrection et en tant que membre du Comité pour l’Indépendance (DAMKOM) et du Conseil de Sécurité qui s’occupaient de cette affaire , il est de mon devoir , vu que la question à été soulevée en réunion publique, de rappeler certains événements que nous devons tous savoir afin d’avoir une idée précise des causes qui ont conduit à la défaite de l’Insurrection. Pour l’Insurrection d’août , deux types d’action étaient nécessaires : une action orientée vers l’étranger (diplomatique), l’autre orientée vers l’intérieur du territoire. L’action vers l’étranger était du ressort des organes représentatifs de l’émigration. En vérité, ils étaient constitués de deux personnes. L’action vers l’intérieur , c’est à dire l’armement de la population ainsi que la création des conditions indispensables au soulèvement , était dévolue au Comité pour l’Indépendance. Le déclanchement de l’Insurrection aurait dû être effectif seulement à partir du moment où ces deux actions , menées de front auraient trouvé leur aboutissement. Comment se présentait la situation de ce côté ? En mai 1924, le Comité pour l’Indépendance avait déjà mis au point les aspects techniques de l’Insurrection et c’est précisément à ce moment que sont arrivés, (envoyés de France) par l’émigration, Messieurs Vasso Nodia (spécialement dépêché de Tbilissi vers Paris) pour se renseigner sur la situation devant permettre le soulèvement en Géorgie, Benia Tchkhikvichvili, Valiko Djoureli, Tsintsadze et Victor Tsenteradze. Le Comité pour l’Indépendance après avoir entendu leur rapport faisant état de conditions favorables au déclenchement de l’Insurrection, n’avait d’autre issue que de mettre en œuvre les plans prévus pour le soulèvement. Selon les plans établis pour l’Insurrection, la première attaque aurait dû se porter sur Tbilissi, capitale politique, et sur Batoumi, en tant que ville maritime pouvant servir de point de contact des puissances étrangères avec la Géorgie insurgée. Les plans des villes avaient été très bien étudiés. Ces deux villes avaient été choisies car l’armement y avait été acheminé en quantité suffisante pour un premier assaut, et c’est précisément pour cette raison que Kakoutsa Tcholokhachvili avait établi son camp aux alentours de Tbilissi –à 20 vestres-. Le Général Spiridon Tchavtchavadzè y avait même été désigné comme Commandant en Chef des opérations, ainsi que le Conseil de Sécurité (ce dernier depuis le 1er août). C’est à partir de ce jour que toutes les commissions techniques passent sous les ordres de cet État Major. Le Commandant en Chef assiste aux réunions du Comité pour l’Indépendance et du Conseil de Sécurité. Des réunions entre le Comité pour l’Indépendance et le Conseil de Sécurité sont organisées. La date de l’Insurrection est fixée au 17 août (dimanche) Le soulèvement devait commencer par surprise (subitement) le même jour et à la même heure dans toutes les provinces et devait se prolonger par des mouvements incessants (constants) dans le but de semer la désorganisation au sein du Gouvernement Soviétique et dans les rangs communistes. Les plans et les dernières instructions avaient été acheminés par des messagers dans toutes les provinces. C’est ainsi que se présentait la situation du 1er au 6 août, lorsque la Tchéka a emprisonné Valiko Djourèli. C’est à partir de ce jour que commence la période tragique qui a précédé l’Insurrection laquelle conduit à une modification des plans débouchant sur des conditions beaucoup moins favorables dont le résultat a été l’échec de l’Insurrection, situation à laquelle se sont rajoutées diverses causes qui seront citées plus loin. Comme nous le savons déjà, la Tchéka a torturé Valiko Djourèli jusqu’à lui faire avouer la date de l’Insurrection. C’est à partir de ce moment que Valiko Djourèli envoie lettre sur lettre, message sur message au Comité pour l’Indépendance et au Comité du parti Menchevique et les supplie de renoncer à toute idée d’Insurrection. Le Comité pour l’Indépendance décide de rompre tout contact avec Valiko Djourèli . Le Comité du parti Menchevique dit mot pour mot à l’homme qui a été dépêché par la Tchéka (Vano Rlonti) : « Transmettez à Valiko Djoureli et à la Tchéka que la question du soulèvement n’est plus d’actualité et que nous n’envisageons aucune Insurrection » Mais cette réponse est loin de contenter le Gouvernement Soviétique qui devient nerveux et commence les répressions. Il déplace vers Tbilissi et vers d’autres centres les troupes qui étaient en manœuvre . Il fait boucler les routes menant à Tbilissi. Il devient impossible de rentrer et de sortir de Tbilissi après 9 heures (du soir) . Il renforce les points stratégiques de la ville et fait sortir des milices partisanes dans les rues. Au même moment, la situation est bien pire à Batoumi. Le Général Kharalachvili qui avait été nommé pour diriger l’Insurrection en Gourie est emprisonné tout comme le Général Pourtseladzè qui avait été nommé pour diriger le Comité de Batoumi et le Comité de Sécurité. Il va sans dire que les premières attaques qui avaient été prévues à Batoumi sont remises en cause. Dans ces deux villes, on peut dire que c’est le Gouvernement Soviétique qui mène le jeux et prend l’avantage. Nos rangs, à Batoumi et à Tbilissi sont particulièrement touchés et sont clairement soumis aux répressions des Bolchéviques. Il devient évident, après de tels faits, que le Comité pour l’Indépendance ne peut plus siéger à Tbilissi. Le Quartier Général de l’opération projette de le transférer au campement de Kakoutsa Tcholokhachvili car celui ci est mieux protégé et est moins accessible aux terroristes Bolchéviques. Mais pour prendre une telle décision, il était nécessaire de recueillir l’avis de Kakoutsa Tcholokhachvili. C’est la mission qui me fut confiée par le Comité pour l’Indépendance. J’ai quitté Tbilissi et suis arrivé chez lui le 16 août. Kakoutsa Tcholokhachvili a accepté la proposition du Comité pour l’Indépendance, mais il y a mis la condition suivante : « Tu vois bien que les hommes sont déjà rassemblés. Bientôt, un prêtre va nous rejoindre pour bénir les conjurés, et si nous sortons à temps, , j’ai bon espoir de rassembler encore plus de monde. Cependant, si nous ne sortons pas dans les 3 jours prochains, comment pourrais-je prendre soin de ces hommes dans la forêt et dans la périphérie de la ville ? Je manque de vivres et si je demande à ces hommes de retourner dans leurs villages, il ne sera pas aisé de les rassembler à nouveau et ceci, avant longtemps . Sans pain et sans vin, il m’est impossible de leur offrir l’hospitalité. Dans le cas contraire, il serait préférable de différer l’Insurrection de 2 mois » Je me souviens également et je puis l’affirmer que les hommes se rassemblaient déjà autour de Kakutsa Tcholokhachvili. S. Soulkhanichvili, L. Tchikovaniet, A.Peikrichvili étaient là, ainsi que 200 hommes. J’ai pu constater l’arrivée d’un groupe de 40 paysans encadré par E .Vatchnadze, R Eristavi et M Maïsouradze. Un prêtre est même venu avec ce groupe. Il attendait 250 hommes que Gabo Oziachvili et S Maïsouradzè et Tchimbalachvili devaient amener d’Aragvi. Au même moment, devaient arriver M. Lachkarachvili avec sa troupe, Mikhei Natsvlichvili , A Badourachvili, I. Karoumidzè et les frères L. et Ch. Djavrichvili …avec d’autres. Ce jour, Kakoutsa Tcholokhachvili aurait pu rassemblé 600 hommes, mais comme il avait été décidé de différer le soulèvement de trois jours, il leur avait envoyé des messagers pour leur demander de ne se présenter que le 3ème .jour. Le Jour même, je suis retourné à Tbilissi et j’ai organisé une réunion du Comité pour l’Indépendance afin de relater la position de Kakoutsa Tcholokhachvili. Etaient présents, en autres, K. Andronikachvili, Ch. Amiradjibi, I. Djavakhichvili, D. Onianichvili, le Général Tchavtchavadzè. Je leur ai fait le point de la situation, mais hélas, l’Insurrection ne fut pas remise de trois ( deux ??) mois comme le demandait Kakoutsa Tcholokhachvili, mais de 11 jours seulement. Le 24 août, une réunion du Comité pour l’Indépendance a eu lieu. Je n’y ai pas participé. La session était ultra secrète et seules 4 personnes y ont pris part et dans sa résolution, la date de l’Insurrection fut officiellement fixée et la décision de transférer le siège du Comité pour l’Indépendance vers le camp de Kakoutsa Tcholokhachvili entérinée dont seule une représentation devait rester à Tbilissi. Je fus abasourdi par une telle décision et nous avons supplié Iason Djavakhichvili , moi et Mikheïl Ichkhneli pour que le Comité pour l’Indépendance ne quitte pas Tbilissi. Mais nous avons essuyé un refus et la réponse a été : la décision est définitive et irrévocable . Le Comité pour l’Indépendance et le Général Spiridon Tchavtchavadzè qittèrent Tbilissi par la route de Vakè le 26 août à 5 heures du matin pour se rendre au camp de Kakoutsa Tcholokhachvili. Tcholokhachvili avait eu raison , car il s’avéra difficile de rassembler les hommes pour le 29 août et au lieu de rassembler les 600 hommes prévus à l’origine, Kakoutsa Tcholokhachvili ne pu compter que sur 140 hommes. Une autre cause fut que malgré le repli d’une unité de l’armée Bolchévique donnant la possibilité aux insurgés de mettre la main sur l’armurerie, les armes saisies ne furent suffisantes ni pour les hommes venant de Manglissi, ni pour les opérations de plus grande envergure. Mais une erreur encore plus importante fut commise : La région de Tchiatoura se souleva avec 24 heures d’avance. C’est pour cette raison que les Bolchéviques ont pu réagir avant même que l’Insurrection officielle ne commence. Pour exemple, en Kakhethie où les dirigeants de toutes les organisations furent capturés un jour avant le début du soulèvement. Les Bolcheviques ont décrété la mobilisation du Parti et ont pu sévir au moyen de trains blindés, d’aéroplanes et de véhicules blindés afin de traquer les résistants en de nombreux points du territoire. L’État de Siège a été décrété à Tbilissi et c’est pour cette raison que toute volonté de combat y fut anéantie. Il est important de noter également que Tbilissi aurait dû subir simultanément deux attaques : d’une part celle menée par les hommes armés de Manglissi, d’autre part celle des forces venues de Vaziani , mais à Vaziani, rien ne s’est passé ., bien que cette opération était d’une importance capitale et qu’elle était supposée s’appliquer conformément à l’ancien plan mais également à sa nouvelle variante. Ce sont ces raisons , rajoutées à d’autres causes qui ont créé les conditions par lesquelles l’Insurrection s’est terminée par un échec. Mais ce sont des raisons d’ordre interne qui ont vu leur développement à l’intérieur du territoire . Il n’est pas moins intéressant de s’interroger sur les raison externes, : Que se passait t’il pendant le développement de tout ce processus dans les milieux géorgiens adéquat situés en Europe ? Si on ne se pose pas cette question, l’inventaire de toutes les causes de la défaite ne saurait être exhaustive. Solomon Zaldastanichvili |