°

 

retour Page d'accueil

retour menu

დაბრუნება პირველ გვერდზე  დაბრუნება ქართულ მენიუზე

 

DOCUMENTS & FAITS HISTORIQUES

 

26 mai 1918 Proclamation de la restauration de l'indépendance de la Géorgie 

                                                                                                               

Hymne national : Didèba   

                                                                                                               

Traduction de l'acte d'indépendance :

ACTE D’INDÉPENDANCE DE LA GEORGIE

Pendant plusieurs siècles, la Géorgie a existé comme État libre et indépendant.

A la fin du XVIIIe siècle, pressée de tous les côtés par des ennemis, la Géorgie s’allia volontairement à la Russie, à condition que la Russie s’engageât à défendre la Géorgie contre ses ennemis extérieurs.

Les événements de la Grande Révolution Russe ont créés une situation intérieure telle que le front de guerre s’est effondré entièrement et que la Transcaucasie a été évacuée par les armées russes.

Abandonnées à leurs propres forces, la Géorgie et avec elle, la Transcaucasie, ont pris entre leurs mains le soin et la direction de leurs propres affaires et se sont donnés des organes gouvernementaux appropriés. Mais la pression des forces extérieures a amené la dissolution des liens qui unissaient les peuples de la Transcaucasie et l’unité politique de celle-ci s’est effondrée.

La situation présente de la nation géorgienne commande impérieusement à la Géorgie d’avoir sa propre organisation d’État en vue de prévenir, par ce moyen, la conquête du pays par les forces extérieures et de créer des bases solides pour son développement indépendant.

En conséquence, le Conseil National Géorgien, élu par l’Assemblée Nationale, le 22 novembre 1917 déclare :

1. La nation géorgienne rentre en possession de tous ses droits ; la Géorgie est un État indépendant qui jouit de tous les droits de la souveraineté.

2. La forme de l’organisation politique de la Géorgie indépendante est la République Démocratique.

3. En cas de conflits internationaux, la Géorgie reste perpétuellement État neutre.

4. La République Démocratique Géorgienne désire avoir des relations amicales avec tous les membres de la communauté internationale et, en particulier, avec les États et les peuples voisins.

5. La République Démocratique Géorgienne garantit, dans les limites de son territoire, tous les droits civils et politiques, à tous les citoyens également, sans distinction de nationalité, de croyance, d’état social ou de sexe.

6. La République Démocratique Géorgienne ouvre à toutes les nationalités habitant son territoire un champ libre à leur développement.

7. Jusqu’à la convocation de l’Assemblée Constituante, les affaires publiques de toute la Géorgie sont gérées par le Conseil National, avec adjonction des représentants des minorités ethniques, et par le gouvernement provisoire, responsable devant le Conseil National.

 

 

C'est le 26 mai 1918, après 117 ans de mainmise russe,  que la Géorgie recouvrait enfin son indépendance. Celle-ci avait été gagnée aux prix de luttes incessantes au cours desquelles nombre de patriotes géorgiens firent  le sacrifice de leur vie.

Le 85éme anniversaire de ce  jour mémorable est célébré aujourd'hui  avec ferveur et espoir par le peuple géorgien et les membres de sa diaspora disséminés dans le monde. 

Ce n'est que le 9 avril 1991, après 73 ans d'occupation soviétique,  qu'a été rétablie cette indépendance sur les bases de son acte fondateur dont le fac-similé figure plus haut et pour laquelle  le peuple géorgien avait  eu l'occasion de se prononcer par référendum organisé le 31 mars 1991. Rappelons ici que les organisations politiques en exil  depuis 1921 et les associations géorgiennes du monde libre avait toujours célébré cet anniversaire.

Aussi, n'est-il pas inutile de rappeler que pendant la Guerre Froide,  les symboles originels de la République démocratique de Géorgie datant de 1918, à savoir : le drapeau, l'emblème et l'hymne national (dont vous pouvez prendre connaissance en tête de cette page), avaient étés jalousement gardés et préservés par les organisations politiques en exil et les associations géorgiennes du monde libre.

Pour vous aider à situer et à mieux comprendre cet événement, nous vous invitons  à prendre connaissance du chapitre XXIV du livre "HISTOIRE DE GEORGIE" d' ALEXANDRE MANVELICHVILI,  paru en 1951 aux NOUVELLES ÉDITIONS DE LA TOISON D'OR PARIS 

 

Chapitre XXIV

LA RÉVOLUTION RUSSE DE 1917

ET L'INDÉPENDANCE DE LA GEORGIE

  La situation générale du Caucase.

   Le Caucase était divisé en quatre unités politiques

1)     les Montagnards, au nord, qui, avant l'annexion, vivaient indépendants en États autonomes, Circassiens, Tchétchènes,  Ingouches, Daghestaniens (de race géorgienne) et Ossètes. Schamyl avait, au cours de la guerre contre la Russie, réalisé l'unité des Tchétchènes et Ingouches avec le Daghestan, ainsi qu'avec une partie de l'Ossétie. Ces petits états dont l'organisation ne s'était pas développée sous la domination russe n'étaient pas moins favorables à l'idée de la création d'un État fédéral;

2)     les Tatars de l'Azerbeidjan qui étaient autonomes avant la main-mise russe, Khanat de Bakou, Noukhi, Chemakhie, etc... La plupart de ces Khanats, au cours du XVIII' siècle étaient sous la suzeraineté de la Perse ou de la Géorgie et chez eux aussi la formation politique était encore à un stade primitif. Leurs sympathies pour la Turquie étaient grandes, mais quel que fut leur désir de se soustraire à la domination russe, l'initiative d'une sécession ne pouvait venir d'eux. L'idée de l'unité avait germé cependant dans les esprits.

3)     L'Arménie, vieille nation possédant une longue tradition et une expérience étatique, était le troisième élément important du Caucase. La domination sécuaire de l'ennemi ne lui avait laissé que la liberté de s'organiser spirituellement et le patriotisme de ses enfants ne lui fit pas défaut. Au XIXème siècle, les efforts incessants des Arméniens avaient produit leurs fruits, un parti national (Dachnak) dirigeait l'opinion publique et réunissait sur lui les espoirs du peuple arménien.

L'Arménie était logiquement en état de se proclamer indépendante, même avant les pays montagnards, mais une tentative de cette nature était obligatoirement vouée à l'échec; la Turquie ne modifiant pas son attitude à l'égard des Arméniens qui, au cours de leur histoire, avaient tant eu à souffrir de son voisinage. Aussi la  situation de l' Arménie expliquait-elle et  justifiait-elle ses sympathies pour la Russie et ses tendances pro-russes.

      4)       Le plus important des éléments ethniques, géographiques et historiques du Caucase était la Géorgie que l'adversité et l'oppression avaient une fois encore unifiée. Elle aspirait à l'indépendance avec une ardeur dont l'intensité n'avait jamais encore été égalée et qui contenue par la puissante Russie acquérait par ce refoulement même une vigueur accrue. Il semblait donc qu'elle dut secouer le joug la première. Il n'en fut rien, des raisons profondes d'or­dre extérieur et intérieur s'opposèrent à la proclamation de son indépendance.

Les raisons d'ordre intérieur furent tout d'abord l'action de la section locale du parti social-démocrate, des mencheviks, inféodée au parti central russe. Dans un pays brûlé par la fièvre de la liberté, le pouvoir passait virtuellement aux mains d'hommes imbus des doctrines marxistes et dont les chefs spirituels gouvernaient la Russie. Leur but était la révolution sociale, mais dans le respect et le maintien de l'intégrité de l’Empire russe, sous sa forme actuelle. Le  régime imposé  à  la Géorgie n’aurait  donc comporté qu’une liberté politique et sociale tout à fait dérisoire dans le cadre de la démocratie russe, médiocre ambition qui satisfaisait cependant les aspirations des menchéviks géorgiens au début  de la révolution.

Mais l'Empire Russe s'écroulait. Les destinées  de la Géorgie resteraient-elles donc liées à celles de la nouvelle Russie ? La situation était confuse et angoissante. En Transcaucasie, l'influence des doctrines  socialistes était grande, elle entravait la marche à la liberté et  troublait la conscience des meneurs. Les événements eurent raison de tant d'indécision. La révolution d'octobre 1917 dénoua la situation et l’impérieuse nécessité  historique s'établit sur les débris des théories marxistes et sur d'artificielles combinaisons.

 

L' indépendance   de la Transcaucasie .

Attitude de la Turquie.

 

Le Gouvernement provisoire russe n'avait nullement l'intention de s'incliner devant les faits. Le président Kérenski institua un «comité spécial de la Transcaucasie» qui se substitua au vice-roi et qui prétendait demeurer l'organe représentatif du pouvoir central russe. La nomination d'un haut-commissaire pour le Caucase fut d'abord envisagée, mais la durée du nouveau gouvernement fut brève. Le 25 octobre 1917" les bolcheviks s'emparaient du  pouvoir et la guerre civile commença.

Ces événements eurent leur répercussion immédiate en Géorgie.

Les armées russes du Caucase abandonnant leurs positions, regagnaient en désordre la Russie et l'armée turque; trouvant le vide devant elle, avança dans le Caucase, livré maintenant à ses propres ressources.

Les éléments russes au Caucase, restés fidèles au gouvernement Kérenski, espérant empêcher son détachement définitif prirent l'initiative de proclamer eux-mêmes l'indépendance de ces pays. Le 11-11-1917, une assemblée où se trouvaient représentés les différentes organisations révolutionnaires et des éléments de l'armée russe proclama à l'unanimité l'indépendance de la Transcaucasie. Un Comité gouvernemental (1) auquel les fonctions de gouverner la Transcaucasie étaient dévolues fut nommé jusqu'aux élections de l'Assemblée constituante Russe.

(1)  Sous la présidence de M.Gueguetchkori

 

La Turquie suivait attentivement la situation. Elle proposa la paix et ses propositions furent reçues par les Russes le 21-11-1917. Le général en chef de l'armée du Caucase les accepta et le texte de sa réponse au général turc Vekhib-­Pacha fut communiqué à Bagdad au commandant de l'armée anglaise de Mésopotamie. L'armistice fut signé à Erzindjan, le 5 décembre et les pourparlers de paix suivirent. La Turquie souligna à cette occasion son intérêt à une Transcaucasie indépendante (2).

(2) Documents et matériaux sur la politique extérieure de la Transcaucasie et de la Géorgie (en russe: Tbilissi). 1919.

 

  Cependant, le Comité gouvernemental ne se prononçait pas. L'indépendance de la Transcaucasie était établie, de facto mais dans l'esprit des membres du Comité, ses territoires n'étaient pas moins liés idéologiquement à la République démocrate de Russie. Les propositions du Président Wilson sur une paix générale parurent propices aux Turcs qui renouvelèrent leur désir de voir la Transcaucasie recouvrer son indépendance. Le Comité gouvernemental résistait, craignant de s'engager, et répugnant toujours à la seule idée d'une séparation avec la république fantôme de Russie. Le prétexte invoqué était la proximité des élections. Mais le 21 novembre 1917, l'Ukraine se proclama indépendante et les bolcheviks ouvrirent des pourparlers avec les Allemands qui occupaient encore le pays. Ce fut le moment que choisirent les Turcs, le général Vekhib-Pacha, avançant à travers le Caucase, obligea le Comité à traiter, et proposa son appui aux délégués transcaucasiens à la Conférence de Brest-Litovsk quand la question de l'indépendance se poserait. Le 23 février 1918, une délégation de la Transcaucasie, sous la présidence de M.Tchenkeli, arriva à Trébizonde pour discuter les conditions de paix avec la Turquie et préparer les voies aux représentants transcaucasiens.

  Cependant la conférence de Brest-Litovsk décidait du sort des États composant l'ancien Empire russe et le 17 février 1918, une dépêche de Karakhan, représentant des Soviets à la Conférence, informait le Comité gouvernemental que la Russie avait cédé à la Turquie les districts de Kars, Ardahan et Batoum. Le Comité gouvernemental protesta auprès de tous les gouvernements. Mais les Turcs avaient habilement profité des indécisions du Comité au sujet de l'indépendance de la Transcaucasie; le mal était fait. Le général Vekhlib-Pacha intima au général Lebedinski, commandant eu chef des armées du Caucase, d'avoir à évacuer les pays nouvellement cédés et sans attendre sa réponse fit progresser ses troupes.

Le Comité gouvernemental décida de passer à l'action ; après un long débat, la majorité. exprima la volonté de résister au coup de force turc. Cependant, la situation de la Turquie était forte: si les décisions de la conférence de Brest-Litovsk n'étaient pas suivies d'effet, il lui restait encore la possibilité d'intimider les délégués au cours des négociations de Trébizonde où la diplomatie turque serait appuyée par la force armée.

Au cours des discussions, les délégués de la Transcaucasie présentèrent leurs revendications: 

1° retour préliminaire aux frontières d'avant-guerre ; 2° autonomie de l'Arménie turque, droit pour l'Anatolie orientale de disposer d'elle-même (3) .

(3)  Comptes rendus sténographiques de la Diète du mois de mars 1918.

 

Les Turcs refusèrent d'engager des conversations sur ces bases, et s'en tinrent aux décisions de Brest-Litovsk. La conférence arrêta ses travaux, mais le 23 mars, les délégués firent aux Turcs des concessions partielles. La Turquie, mécontente, adressa au Comité Gouvernemental un ultimatum de 48 heures.

Le président de la délégation Transcaucasienne, M. Tchenkeli, maintint ses revendications. et demanda au général commandant la place de Batoum de prendre ses dispositions pour prévenir toute attaque venant des Turcs. Les délégués arméniens se rangèrent aux côtés de leurs collègues géorgiens, pendant que les représentants de l'Azerbeidjan hésitaient à prendre position contre la Turquie. La durée de l'ultimatum ayant expiré, Vekhib-Pacha envahit les territoires contestés. Le président de la délégation dut s'incliner devant le fait accompli.

Le 9 avril 1918, la Diète déclara l'indépendance de la république fédérale de Transcaucasie. Le 10 avril, le nouveau gouvernement fut constitué et son président M. Tchenkeli informait le général turc que les décisions de Brest­-Litovsk étant acceptées, il entendait reprendre les pourparlers ; en conséquence, les opérations militaires furent arrêtées et l'armée turque prit position sur les lignes frontières existant avant la guerre turquo-russe de 1878.

Une nouvelle conférence s'ouvrit à Batoum, le 11 mai 1918, et les Turcs présentèrent de nouvelles exigences au nombre desquelles les districts d'Akhaltsikhé et Akhalkalakhi. A l'Arménie ils demandèrent en outre Alexandropol. Les discussions se prolongèrent et l’armée turque reprit sa marche en avant.

Ainsi, tout en reconnaissant l'indépendance de la République de Transcaucasie, la Turquie n'en continuait pas moins à envahir son territoire. Le président de la délégation Transcaucasienne protesta.

Les armées alliées étaient loin du théâtre du combat et leur intervention paraissait impossible. Par contre, l’Allemagne était présente à la conférence de Batoum. La paix sur le front oriental lui paraissait indispensable et la Transcaucasie qui la souhaitait avidement accepta la médiation allemande que la Turquie rejeta. Cependant, le général von Lossof partit pour Berlin et fit son rapport au Gouvernement, malgré l'opposition du négociateur turc qui sentait le danger. Les jours de la république transcaucasienne étaient comptés et trois autres républiques allaient naître et décevoir les ambitions territoriales des Turcs.

 

L'indépendance de la Géorgie.

 

La conférence de Batoum ne produisit aucun résultat. La Turquie s'entêtait dans ses erreurs historiques. Son intransigeance précipitait le Caucase vers la division intérieure, provoquait l’occupation de son territoire, créait une hostilité permanente entre chrétiens et musulmans, particulièrement sensible dans la principauté du Samtzkhé. A la conférence de Batoum, les délégués turcs avaient émis la prétention de détacher ces territoires de la Géorgie et une occupation militaire avait suivi l'énoncé de ces prétentions. La reconnaissance de l'indépendance de la Transcaucasie n'avait été qu'une feinte. Les Turcs entendant poursuivre jusqu'au bout leur dessein de destruction et de main-mise sur ces contrées.

L'impossibilité de maintenir artificiellement une république transcaucasienne unique apparut nettement, en raison surtout de l'attitude turcophile des musulmans de l'Azerbeidjan qui, plaçant les intérêts de leur communauté raciale et religieuse au-dessus de ceux de leur pays, prirent ouvertement le parti des Turcs. L'unité transcaucasienne était rompue et le 26 mai 1918, sur les" débris de la république de Transcaucasie, naissait la république géorgienne qui élut son premier gouvernement issu de l'Assemblée Nationale (4).

4) Sous la présidence de M.  Ramichvili.

 

L'acte d'indépendance fut porté à la connaissance de toutes les nations et le jour même de cette déclaration, le Gouvernement turc remettait aux délégués de la Transcaucasie à Batoum par un ultimatum de 72 heures l'ordre d’évacuer Akhaltsikhé et Akhalkalakhi.

La république de Transcaucasie n'existait plus, le Gouvernement géorgien demanda au gouvernement turc si son ultimatum s'adressait à la Géorgie. La réponse fut affirmative et brutale et le délai d'ultimatum fut ramené à 12 heures. Le gouvernement géorgien fit appel au représentant de l'Allemagne à Tbilissi ; des unités allemandes furent expédiées sur les points névralgiques et l'avance turque se trouva enrayée (5) .

5) Z. AVALOV. L'indépendance de la Géorgie dans la politique mondiale. Paris, 1923.

  Un traité dit de paix et d'amitié fut signé le 4 juin 1918 entre la Géorgie et la Turquie, à Batoum; ce traité dicté par les Turcs et devant lequel les Géorgiens durent s'incliner accordait à la Turquie les territoires concédés par les clauses du traité de Brest-Litovsk et les districts d'Aktaltsikhé et Akhalkalakhi à la réserve des régions d'Atskhvéri-Abastouman.

Les autres clauses de ce traité n'étaient pas moins humiliantes. La Géorgie était tenue de démobiliser son armée, de désarmer les navires de guerre russes ancrés dans ses ports, enfin, la Turquie se considérant toujours en état de guerre avec les alliés exigeait de la Géorgie qu'elle n'entretint aucun officier des armées ennemies sur son territoire. De plus, les chemins de fer géorgiens devaient servir aux transports militaires turcs.

Le traité de Brest-Litovsk stipulait en outre qu'un plébiscite aurait lieu dans les régions de Kars, Batoum et Ardahan avec le consentement et le contrôle des pays voisins en vue décider du rattachement définitif de ces territoires. Le plébiscité organisé  par les Turcs eux-mêmes eut un résultat favorable à leurs intérêts: les arrestations arbitraires, les séquestrations et les brimades ayant eu pour effet de fausser le vote des populations terrorisées. Le gouvernement géorgien protesta et adressa une note au Gouvernement allemand qui de son côté donna un avertissement à la Turquie.

Soutenue par les Allemands, la Géorgie se devait d'accepter la main qui lui était tendue; il lui fallait ensuite faire reconnaître son indépendance à toutes les autres nations et user de toutes les ressources du droit international pour consolider cette acquisition si précieuse et aussitôt menacée.

  La situation intérieure.

  Sans attendre la reconnaissance de son indépendance, la Géorgie se mit à l’œuvre et entreprit son redressement moral et économique, sa reconstruction et sa réorganisation intérieure.

L'attitude des partis politiques formait autant d'obstacles à l’œuvre de redressement; Le parti dirigeant, social ­démocrate, dominé par son idéologie cosmopolite et internationale était nécessairement inférieur à sa tâche et mal préparé à ses nouveaux devoirs. Cependant, l'idée nationale se frayait un chemin et la résurrection de la Géorgie éveillait dans les esprits même les plus imbus des doctrines marxistes la notion patriotique dans son sens le plus étendu, dominant les préoccupations de parti ou de classe.

Cette conscience nationale réveillée eut des effets rapides et le relèvement du pays s'opéra malgré les difficultés du moment et la lourde hypothèque laissée par la domination russe.

La forme de gouvernement ne fut plus la vieille et séculaire monarchie de la dynastie Bagration, mais une république démocratique. L'administration de l'État se refit pres­que automatiquement et le pays s'organisa. L'Église, la pre­mière, recouvra son indépendance sous l'énergique patriarche Cyrille.

Le 22 novembre 1917, le Congrès National nomma un Conseil qui devint l'organe suprême de la Nation et dont le premier soin fut de réorganiser l'armée. Enfin, la noblesse géorgienne offrit au nouvel État géorgien, à l'initiative du général K. Abkhazi, ses biens immobiliers afin de contribuer au redressement économique et à la consolidation de l'indé­pendance.

La fondation de l'Université géorgienne fut le premier soin du nouveau Gouvernement et en janvier 1918, les bâtiments furent inaugurés sous la direction des professeurs J.Djavakhichvili et Melikhichvili. Les savants géorgiens, disséminés jusqu'alors en Russie ou émigrés dans les divers pays d'Europe, rentrèrent en Géorgie et organisèrent les cours de l’université. Après l'Université, furent créés une École Polytechnique, le Conservatoire de Musique, l'Académie des Beaux-arts et d'autres établissements d'enseignement supérieur.

Au mois de février 1919, l'élection de l'Assemblée Constituante dota la Géorgie de ses pouvoirs complets et l'acte d'indépendance promulgué le 26 mai 1918 fut ratifié. En même temps, N. Jordania fut élu président du Gouvernement. Après la réorganisation de l'administration, de l'armée et de l'enseignement, vint la réforme agraire. Enfin le 21 février 1921, l'Assemblée Nationale adopta le projet de constitution de la République.

Dans la vie économique, la réforme agraire eut d'heureux effets; elle enleva aux mains des fonctionnaires russes les terres qu'ils s'étaient appropriées, la confiscation atteignit, ensuite les terres des grands propriétaires géorgiens qui furent distribuées aux paysans sans indemnité pour les dépossédés.

Les finances étaient faibles. Le pays vivait sur ses ressources sans qu'un recours à l'emprunt extérieur parut possible.

Pour l'exploitation des richesses nationales, l'État créa des sociétés à capitaux mixtes, nationaux et étrangers, qui permirent l'exploitation des différentes sources de revenus telles que les mines de manganèse et de charbon, les vers à soie, les bois de toutes essences. Plus heureux que les autres États de lEmpire russe, l’État géorgien vit s'améliorer très vite sa situation financière.

Malgré la courte durée de son indépendance et les cir­constances particu1ièrement défavorables, la Géorgie montra de quelles qualités créatrices elle était capable après un siècle d'humiliante domination. Sa conscience nationale plus forte que les mots d'ordre d'un parti ou les obédiences politiques triomphait une fois encore de toutes les difficultés. La Géorgie se développait à nouveau sur les mêmes bases traditionnelles et strictement nationales. Elle aurait pu reconquérir, malgré l’exiguïté de son territoire, la place qui lui revenait parmi les nations libres, si la conquête soviétique n'était venue une fois encore lui fermer le chemin de la liberté.

 

Quelques faits marquants depuis l'indépendance proclamée le 26 mai 1918

Février 1921 

C'est le 11 février 1921 et sans déclaration de guerre, que la XIème armée russe pénétra en Géorgie. Tbilissi fut occupée le 21 févier capitula le 25 février.

Et pourtant, la République socialiste fédérative soviétique russe n'avait-elle pas reconnu sans réserve, par le Traité de non-agression et d'amitié du 7 mai 1920, l'indépendance et la souveraineté de la République démocratique de Géorgie ?

Le texte "APPEL AU MONDE CIVILISE"que nous vous présentons ci-dessous a été élaboré par le Centre de Coordination des Organisations Politiques géorgiennes émigrées en France. Il a été distribué à l'occasion de la Conférence sur la "Guerre Politique des Soviets", tenue à Paris en février 1961, au Palais de l'OTAN (Porte Dauphine).

Il témoigne, si besoin était de la force de l'engagement politique de l'émigration géorgienne en France et de sa lutte incessante pour le rétablissement de la vérité historique pour cette période volontairement passée sous silence par les dirigeants et historiens de la République Soviétique de Russie. 

              

APPEL

au

MONDE CIVILISE

Quarante années déjà, années d'épreuves tragiques, se sont écoulées depuis les journées sanglantes de Février 1921, quand la Nation Géorgienne, - victime de la même puissance de proie, pour la deuxième fois en un siècle et demi, - perdit l'indépendance qu'elle venait de recouvrer peu de temps auparavant.

En effet, en dépit de la mainmise étrangère, le peuple géorgien avait su, par une lutte incessante et une activité inlassable, préserver sa personnalité nationale, et put enfin exprimer l'idéal gardé au fond de son cœur de " régir lui-même sa destinée ": l'Assemblée Nationale proclama le 26 Mai 1918 la restauration de la Souveraineté Nationale, dans la forme de la République Démocratique Géorgienne, déployant à nouveau le drapeau tricolore de la Géorgie,

Durant les années 1918-1921 1a réalité du"fait géorgien" reçut sa confirmation et la République Démocratique Géorgienne fut reconnue " de facto " et " de jure " par le Conseil Suprême des Alliés et, ensuite, par la presque totalité des Etats, grands ou petits. La Russie Soviétique elle-même reconnut formellement par le Traité du 7 Mai 1920 le rétablissement des droits souverains de la Géorgie indépendante investis dans la République Démocratique Géorgienne.

Hélas, l'encre des signatures de ce Traité avait à peine eu le temps de sécher que la même Russie Soviétique, violant ses engagements formels, sans formuler au préalable de raison ou même invoquer de prétexte, sans déclaration de guerre, jeta ses armées à la conquête de la Géorgie, sur toutes ses frontières à la fois. Dans la disproportion évidente des forces en présence, malgré la défense opiniâtre et héroïque de la jeune armée Géorgienne, pleine d'esprit de sacrifice mais abandonnée à ses seules ressources, la résistance du peuple géorgien fut, au bout de six semaines de combat inégal, noyée dans le sang. Le pays fut occupé et la République Démocratique Géorgienne asservie au vu du monde civilisé. Celui-ci éleva nombre de protestations vibrantes, mais elles restèrent lettre morte, - comme d'ailleurs beaucoup d'autres protestations de même caractère, adressées depuis, et dans des circonstances semblables. au même envahisseur impérialiste, coupable de mêmes forfaitures...

Depuis quarante ans tout le poids et toute la rigueur de la Russie Soviétique et de son régime colonialiste s'appesantissent sur 1a Géorgie, cherchant à détruire les fondements mêmes de l'existence et de la pérennité de sa personnalité nationale qui avait été miraculeusement préservée et avait échappé à l'entreprise d'annihilation de la Russie Tsariste. Le but poursuivi par l'envahisseur colonialiste est aujourd'hui d'ébranler et de déraciner tous les fondements matériels et spirituels de l'existence de la Nation Géorgienne, lui enlever son territoire, supprimer sa population, détruire sa foi, sa conscience nationale et les traditions séculaires qui ont forgé son âme. Les méthodes éprouvées de mélange de groupes ethniques et de transplantation de peuples, éloignant des contingents de Géorgiens vers les confins opposés de l'Union Soviétique et les remplaçant sur leur territoire national par des masses considérables de Russes, de Slaves ou allogènes, tendent par la dilution de la Nation Géorgienne dans l'océan des peuples: russe et soviétisés, à la disparition pure et simple de l'entité nationale géorgienne, permettant ainsi de supprimer sur la carte géographique le nom même de la Géorgie au profit d'un Empire homogène portant le nom de la Russie.

Dès maintenant le "gouvernement" de la dénommée "République Soviétique de Géorgie" avec tous ses organes et " trompe l’œil", n'est que le simple exécutant d'ordres reçus, subordonné en tout aux bureaux du pouvoir central qui eux-mêmes prennent leurs décisions uniquement dans la "ligne" immuable d'utilité à la promotion de l'impérialisme pan-russe, la même ligne d'ailleurs que celle chère aux Tzars de l'ancienne Russie. La situation actuelle de la Géorgie et de son peuple peut servir d'illustration, la plus flagrante et la plus directe, du contenu du Colonialisme et de I'impérialisme - Russes, Soviétiques.

Tout au long de ces mêmes quarante années, le peuple Géorgien "souvent conquis jamais asservi" conduit une lutte incessante, tantôt en se levant les armes à la main, tantôt par des moyens plus pacifiques mais non moins résolument décidés, contre "l'envahisseur du Nord ", contre l'occupant, pour préserver sa personnalité nationale et pour retrouver l'indépendance et la souveraineté qui lui ont été ravies.

Comme action directe il suffit de rappeler :

L'Insurrection de 1921 en Svanethie, la Conspiration des chefs des Unités géorgiennes de l'armée rouge en 1921-1922 (du reste payée de leurs vies) liée à l'insurrection dons la contrée des Pchavs et des Khevsours ; l'action pendant des années des "guérillas" en Karthalinie-Kakhetie, d'une part, et en Imerethi-Gourie, d'autre part les démonstrations multiples des intellectuels, des étudiants et de la jeunesse des écoles, les grèves et les démonstrations des ouvriers d'usines et de chemins de fer, les appels à la conscience chrétienne mondiale des chefs de l'Eglise Géorgienne soutenus par la masse des fidèles, l'Insurrection générale d'Août 1924 qui souleva " en chaîne " toute la population contre l'occupant (mais qui abandonnée à ses seules forces, sans aucune aide de l'extérieur, dut cesser 1a lutte, la tentative ayant coûté des milliers de vies humaines et ayant été une fois encore noyée dans le sang). En Europe et dans~ le monde libre, on en parla, on usa beaucoup d'encre, mais la réaction extérieure en resta là. 

Néanmoins, 1a lutte continuait. ainsi qu'en témoignent, de 1930 et jusqu'à la guerre de 1939, les " purges " avec les hécatombes de patriotes géorgiens en particulier les "purges" des dévia­tionnistes d'idéologie bourgeoise en 1936, dont certains dans le personnel supérieur du Parti Communiste Géorgien même. Les changements incessants de gouvernants et de dirigeants Géorgiens, pour le même " crime de déviationnisme Idéologique bourgeois ", 1a liquidation d'un certain nombre de militaires Géorgiens pendant 1a dernière guerre pour raisons similaIres, sont des preuves de l'oppositIon incessante et inébranlable des Géorgiens à l'envahisseur. En témoigne encore la démonstration des étudiants et de 1a jeunesse scolaire de Tbilissi et dans d'autres villes de la Géorgie, en 1956, baptisée par Moscou de "démonstrations pro-staliniennes " mais réprimées avec une extrême rigueur et au prix de nombreuses vies humaines parmi les manifestants qui furent fusillés par centaines.

Le peuple Géorgien lutte dans l'isthme caucasien, sur son propre sol, tout seul, sans aide de ceux qui devraient être ses amis et alliés naturels. Il lutte de toute la force de ses fils, ouvriers ou intellectuels et étudiants, par 1es armes ou  par l'action quotidienne avec une énergie et une volonté indomptables, pour consolider dans les domaines matériel et spirituel son existence nationale et conserver le patrimoine du peuple Géorgien. 

Durant les mêmes quarante ans, les dirigeants officiels et tous les éléments des milieux politiques ou militaires Géorgiens qui au lendemain de la défaite sont partis en exil et se sont réfugiés dans le monde libre pour continuer la lutte pour la libération de leur patrie, se sont fait le porte-parole du peuple Géorgien, enchaîné et bâillonné et s'efforcent de maintenir le drapeau de la liberté et d'attirer l'attention du monde libre sur le sort tragique du peuple Géorgien. Ils se sont consacrés à la propagande pour la libération de la Géorgie, auprès des Gouvernements des pays du monde libre, auprès des milieux et organisations politiques nationales et internationales, par 1a voie de la presse, par des mémorandums adressés aux dirigeants de la politique mondiale et aux institutions internationales, en toute occasion propice. Ils s'efforcent de maintenir la question de la Géorgie dans la mémoire des peuples, posent sans se lasser, en toute circonstance appropriée, le problème de la libération de leur pays asservi, pour que soient valorisées un jour les promesses faites il y a quarante ans d'obtenir la restauration de son indépendance, traîtreusement abolie.

 Dans la période actuelle de réalisations hardies, placée sous le signe de la libération des peuples, de la décolonisation de plus en plus accélérée dans le processus historique irréversible, où les peuples afro-asiatiques jadis dépendant des nations occidentales retrouvent, par dizaines, la liberté de la souveraineté totale, les représentants des partis et organisations politiques de l'émigration nationale Géorgienne s'adressent ouvertement aux dirigeants du monde libre pour demander que lors des rencontres " au sommet " entre l'Est et l'Ouest soit posée nettement (et ceci dans l'intérêt même de l'accord durable possible seulement sur la base de la restauration de la justice et de la morale internationale) la question de l'asservissement par la Russie Soviétique - qui se proclame porte-drapeau de l'anti-colonialisme. de plusieurs dizaines de peuples maintenus dans un assujettissement plus que " colonialiste " et parmi ceux-ci la Nation Géorgienne, à la civilisation tri-millénaire, nationalement déterminée, et, possédant tous les caractères d'un peuple souverain: territoire, langue, personnalité nationale.

On ne saurait laisser perpétrer encore un crime contre la vérité et l'humanité. Il faut empêcher qu'une monstrueuse déception de l'opinion publique ne soit machinée : la Russie Soviétique se prépare par des moyens bien facilement imaginables, et choisis dans son arsenal d'ignominies, à imposer au peuple Géorgien, dans son propre pays, la célébration, - Comme d'une Fête Pascale - du Jour commémorant la perte de son indépendance. L'émigration politique nationale Géorgienne proclame hautement l'anniversaire des journées tragiques de février 1921 comme journées de deuil national qui doivent rester en même temps le symbole de la résistance à l'occupation du sol national par un envahisseur, et un appel à continuer la lutte pour la Liberté.

 Gloire et longue vie au peuple Géorgien. Vive la Géorgie libre !

 Les Organisations Poliliques Géorgiennes en exil

 Paris, le 25 Février 1961

 IMP. ANDRÉ   BOULOGNE  (SEINE.)  

 

 

L'insurrection d'Août 1924  

 

 

 

 

Début 1924 : Tous les partis résistants à l'envahisseur Bolchévique préparent les conditions d’un vaste soulèvement populaire.

Le 5 août, le Comité pour l’Indépendance envoie un Mémorandum à la Société des Nations, qui doit se réunir en septembre à Genève. 

Parmi les nombreux protagonistes , le prince Kakoutsa Tcholokachvili  ( 1888-1930 ) Héros national géorgien, se distingua tout particulièrement  lors de l'insurrection d'août 1924.

Celle-ci coûta la vie à quelque 7000 jeunes volontaires qui se sacrifièrent pour le rétablissement de l'indépendance de la Géorgie.

Rappelons que cette indépendance  proclamée le 26 mai 1918  fut  perdue en  février 1921, lors de l'entrée des Xème et  XIème armées de Russie Soviétique sur le territoire géorgien.

Ce moment tragique de l'histoire appartient bien sûr au passé mais l'appréciation de ce qui s'y est déroulé et des évènements qui se sont succédés depuis le Traité de Guéorguievsk en 1783 est particulièrement significative et riche en enseignements politiques.

L'insurrection de 1924 fut longuement préparée. Ce qui ne fut pas le cas des autres soulèvements qui se sont déroulés de manière isolée d'une province à l'autre depuis 1802, ceux-ci ayant plutôt eu un caractère spontané et populaire. soit un jour avant la date qui avait été fixée

Les raisons de l'échec de ces nombreuses tentatives furent longuement analysées et la décision fut prise que dorénavant : 

  • Le mouvement devrait être simultané dans toutes les provinces.

  • L'organe directeur se devrait d'être mobile et actif.

  • Le nombre  de ses membres devrait être restreint pour limiter les fuites.

  • Ces membres seraient choisis pour leur propension à opter pour des solutions audacieuses et hardies.

  • Les éléments passifs et hésitants n'auraient plus leur place au sein du cercle opérationnel.

Le prince Kakoutsa Tcholokachvili  pris la tête de l'insurrection d'août 1924. Le mouvement était dirigé par le Comité de l'Indépendance "DamCom" en étroite liaison avec le gouvernement géorgien émigré en France depuis 1921. 

L'insurrection devait éclater le 17 août 1924 et le succès en paraissait assuré. Cependant, Kakoutsa Tcholokachvili laissa entendre que le délai qui lui avait été imparti ne lui laisserait pas suffisamment de marge de manœuvre pour la mobilisation simultanée de toutes les forces.

Les craintes de Kakoutsa Tcholokachvili étaient  fondées  :

La date du soulèvement fut fixée au 29 août mais les insurgés de Tchiatoura, (bassin minier de manganèse), bastion des militants ouvriers social-démocrates,  impatients de rentrer dans le vif de l'action et mal renseignés quant à la date exacte prévue pour le soulèvement, se découvrirent le 28 août , soit un jour avant la date qui avait été fixée,

L'insurrection  s’étendit  immédiatement en Géorgie de l’ouest, Gourie, Mingrélie, Imérétie et Svanétie.

Sous la direction du Parti Social-démocrate, pratiquement toute la Géorgie de l’ouest s'insurgea.  Les villes de Douchéti, Manglissi, Sénaki, Tchokhataouri, Ozourghéti furent délivrées.

L'état de siège fût décrété et  la loi martiale  proclamée. 

Au cours de la  terreur qui s'ensuivit, une épuration sans précédent aboutit à l'extermination de milliers de patriotes.

Les chefs de l'insurrection furent déportés en Sibérie. De son coté, Kakoutsa Tcholokachvili, réussit à gagner la France.

Le mouvement insurrectionnel ne cessa pas pour autant comme le démontrent les nombreux soulèvements qui se sont succédés par la suite.

 

Retour début